L’influence des perturbations de l’environnement sur le comportement de nos compagnons
Face aux conséquences des changements climatiques croissants, on constate un bouleversement des habitudes des animaux de compagnie au quotidien. À la fois de façon directe, quand l’animal est anxieux, hyperactif, dépressif…
Et de façon indirecte, quand les êtres vivants qui les accompagnent, les familles humaines avec lesquelles ils vivent modifient leur rythme de vie, ce qui a un impact sur les animaux.
Quel impact peuvent avoir les dérèglements saisonniers sur les animaux de compagnie ?
En étant dans le cadre des hypothèses, car nous n’avons pas encore suffisamment de recul et ce n’est pas quelque chose qui est aujourd’hui quantifié et étudié à grande échelle, il est probable que les intempéries ou les canicules par exemple perturbent les chiens.
Les propriétaires, en diminuant la fréquence et la durée des promenades ou en ne voulant plus laisser leur animal seul à l’extérieur en leur absence, peuvent modifier les réactions de l’animal.
Autre exemple, avec la multiplication des journées d’orage dans certaines régions, la phobie des chiens face à ce phénomène devient plus envahissante qu’elle ne l’était auparavant.
Je vois de plus en plus de propriétaires appeler à l’aide parce que cela devient trop fréquent et qu’ils n’arrivent plus à gérer ces situations où le chien est en détresse.
Pour un animal comme le chat, qui est particulièrement dépendant de son biotope et milieu de vie, le fait de changer ses habitudes a forcément des conséquences sur son comportement.
Les enjeux de la biodiversité et de l’écologie amènent-ils les propriétaires à changer leurs habitudes ?
On sent bien que la réflexion des propriétaires sur ces questions entraîne des modifications dans leur façon de se conduire avec leurs carnivores domestiques.
Sur la question de la préservation des espèces notamment, certains possesseurs de chats se questionnent sur le fait de laisser leur animal chasser ou aller librement dans le jardin, en se disant que ça pourrait être un facteur supplémentaire qui intervient dans la disparition des oiseaux, leur chat étant par ailleurs suffisamment nourri à la maison. J’ai aussi des demandes de propriétaires sur le régime alimentaire de leurs animaux.
Une des meilleures façons de mesurer dans un proche avenir l’influence des variations climatiques sur nos animaux de compagnie, est de faire confiance aux propriétaires, d’écouter ce qu’ils ont à nous dire, ce sont de fins observateurs.
Vont-ils pouvoir continuer à nourrir des carnivores à une époque où l’on nous informe que la consommation de protéines animales, d’un point de vue équilibre écologique, n’est pas sans conséquence ?
Les Français sont actuellement en recherche de solutions pour essayer de continuer à
bien s’occuper de leurs animaux, tout en ayant une démarche en faveur du climat ou au moins qui n’ait pas un effet négatif sur l’environnement.
Comment les vétérinaires abordent-ils ces questions de saisonnalité et de risques pour les animaux domestiques ?
Bien que ce questionnement ne soit pas majoritaire dans les discussions de mes
confrères, cela deviendra important dans les années à venir au sein de la profession.
Il est encore difficile de donner des conseils généraux aux propriétaires au sujet des modifications de comportements de leur animal en fonction de la climatologie, car nous avons peu de données.
Une des meilleures façons de mesurer dans un proche avenir l’influence des variations climatiques sur nos animaux de compagnie, est de faire confiance aux propriétaires, d’écouter ce qu’ils ont à
nous dire, ce sont de fins observateurs.
Je crois vraiment que sur des sujets aussi généraux, aussi vastes et aussi nouveaux, toutes les expériences de science participative et d’enquête prennent tout leur sens.
C’est grâce à des remontées terrains qu’il nous sera possible de regrouper des données plus objectives et plus chiffrées, afin de se poser des questions pertinentes concernant l’influence du climat sur les carnivores et d’apporter le meilleur soin aux animaux de compagnie.