Comment tirer parti du mentorat pour votre entreprise vétérinaire ?

Le monde vétérinaire n’échappe pas aux grandes tendances actuelles en matière de ressources humaines :

  • Manque de recrues ou recrues qui quittent leurs postes de plus en plus facilement,
  • Difficultés de compréhension entre les différentes générations de vétérinaires ou attentes parfois éloignées vis-à-vis de l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle.

Le mentorat peut être un outil pour faire en sorte de limiter les effets nocifs de ces problématiques.

Qu’est-ce que le mentorat ?

La définition officielle du mentorat est : « une relation interpersonnelle de soutien, d’échanges et d’apprentissage, dans laquelle une personne d’expérience investit sa sagesse acquise et son expertise afin de favoriser le développement d’une autre personne qui a des compétences à acquérir et des objectifs professionnels à atteindre« .

On peut cependant regretter que cette définition officielle fasse la part belle au mentor alors que la relation mentor/mentoré doit le plus possible être équilibrée.

Ainsi, le fait que la personne mentorée puisse apporter des connaissances scientifiques récentes est un atout utile pour des praticiens plus expérimentés. Les avis et témoignages de la personne mentorée à son mentor sur les souhaits d’organisation du travail sont également des informations utiles au mentor.

A noter que sur Wikipédia d’où provient la définition du mentorat, il est spécifié que l’aide fournie par le mentor est généralement facturée mais peut être aussi bénévole ce qui est généralement le cas dans l’univers vétérinaire.

Eviter la confusion

La pression actuelle sur le recrutement dans le domaine vétérinaire peut conduire certains à mettre le mentorat à toutes les sauces. Il est donc important de retenir que le mentorat :

  • n’est pas un stage ou un internat même si des relations mentor/mentorée peuvent se développer en parallèle d’un stage professionnel ;
  • n’est pas du coaching ou du compagnonnage ;
  • n’est pas une relation d’amitié bien que les liens entre mentor/mentoré puissent aboutir à des relations amicales ;
  • n’est pas une aide psychologique ce qui implique de bien faire la part des choses lors des échanges.

Pour le mentor comme le mentoré, il est important de bien vérifier que la relation est bien du mentorat.

Comment trouver son binôme de mentorat vétérinaire ?

La première chose est de se trouver entre mentor et mentoré. Traditionnellement, cela pouvait s’envisager avant lors des événements professionnels vétérinaires ou au hasard des rencontres.

Puis les réseaux sociaux ont changé la donne avec des groupes Facebook de plusieurs milliers de vétérinaires qui pouvaient favoriser les rencontres.

Cependant, difficile d’aller solliciter un mentor ou une personne à mentorer sans savoir si la personne a la volonté d’entrer dans ce type de relation.

La solution est venue avec la plateforme Louveto mise en place par Marie Tanguy (il s’agissait de son sujet de thèse) et Damien Bry. Le site Internet www.louveto.fr propose spécifiquement la mise en relation de vétérinaires souhaitant une relation de mentorat. Actuellement le site compte plus de 1000 inscrits et 150 mises en relation.

L’initiative Louveto a été récompensée par le coup de cœur du Prix de Thèse Vet In Tech 2019 et le Prix de l’Ordre National Vétérinaire 2021.

Il faut également noter l’existence d’un programme généraliste au niveau gouvernemental intitulé 1 jeune – 1 mentor : https://www.1jeune1solution.gouv.fr/mentorat.

L’inconvénient potentiel d’avoir un mentor ou une personne mentorée non spécifiquement vétérinaire peut cependant l’avantage d’une relation moins centrée sur le monde vétérinaire.

Une fois la relation mentor/mentoré débutée et les objectifs mutuels fixés, il sera indispensable de se prévoir des rendez-vous réguliers pour échanger, faire évoluer les objectifs, le tout dans un climat de bienveillance et de respect mutuel.

La relation peut par la suite évoluer dans le temps mais aussi se terminer si les deux participants estiment s’être apporté suffisamment. Il peut être possible d’entamer alors une nouvelle relation mentor/mentorée.

Grégory SANTANER, Vétérinaire

📚 Sources

GP-FR-NON-220300028