Coccidioses
La coccidiose est causée par des parasites unicellulaires du genre Eimeria. Chez les poulets, il en existe 9 espèces.
Les 5 espèces les plus importantes sur le plan économique sont : E. acervulina, E. maxima, E. tenella, E. necatrix et E. brunetti.
D’autres espèces peuvent être hautement pathogènes (E. mivati) mais sont pas présentes en France.
Transmission
Les fèces contenant des oocystes sporulés d’Eimeria sont le principal moyen de transmission entre les oiseaux. La période d’incubation, de l’ingestion à l’excrétion de nouveaux oocystes, est de 4 à 7 jours.
Des signes cliniques, tels que la perte de poids, peuvent apparaître dès 4 jours après l’ingestion d’oocystes infectieux, mais les fientes contenant du sang, typiques d’une infection à E. tenella apparaissent généralement 6 à 7 jours après l’infection.
Signes cliniques
Les signes cliniques varient selon les espèces qui infectent le troupeau.
Certaines espèces, telles que E. acervulina et E. maxima, ont un impact sévère ou négatif important, mais pas les deux ensemble sur la prise de poids et l’efficacité alimentaire, en particulier E. maxima. Ces espèces ne provoquent pas de symptômes très visibles, à moins que l’infection soit assez grave.
La mortalité due à ces espèces est rarement observée sur le terrain, sauf en cas de complication par une infection secondaire à Clostridium perfringens (entérite nécrotique). D’autres espèces telles que E.tenella, E.necatrix et E.brunetti peuvent provoquer un abattement et une mortalité élevés.
Diagnostic
Le diagnostic est basé sur les signes cliniques et l’examen post-mortem (notamment l’observation microscopique du raclage des muqueuses intestinales).
E. acervulina se caractérise par des taches blanches sur la surface des muqueuses du duodénum et de la partie supérieure de l’intestin moyen.
Ces lésions macroscopiques peuvent être notées selon la méthode décrite par Johnson et Reid (1970 Exp Parasitol 28:30 – 36). E. maxima ne se caractérise pas facilement par ces seules lésions.
On peut parfois observer des pétéchies rouges sur la surface séreuse de l’intestin moyen.
Mais le diagnostic demande un examen microscopique de raclage de muqueuse de l’intestin moyen.
Une échelle de notation microscopique pour E. maxima et E. acervulina a été produite par Fitz- Coy dans Diseases of Poultry 12e éd. (p. 1070) E. tenella, E. necatrix et E. brunetti peuvent provoquer une morbidité et une mortalité importantes, associées à la présence de fientes contenant du sang.
Des hémorragies de la muqueuse caecale, ou des boudins de sang dans les caeca sont évocateurs d’E. tenella ; le diagnostic final s’appuie sur le raclage des muqueuses qui peut révéler à la fois la présence de stades asexués et d’oocystes.
Un gonflement de l’intestin moyen accompagné de petites taches blanches et de pétéchies à la surface de la séreuse (“sel et poivre”) indique la présence d’E. necatrix. Les problèmes liés à E.necatrix se rencontrent surtout sur les lots de plus de 6 semaines, bien qu’en conditions de forte exposition à cette coccidie, ils puissent survenir avant 5 semaines d’âge.
Le raclage de muqueuse de l’intestin moyen ne révèle que des stades asexués (très gros schizontes), les oocystes étant retrouvés dans les cæca.
E. brunetti provoque congestion et hémorragies dans le côlon, le col du caecum et le rectum.
Mais comme pour E. maxima, le diagnostic nécessite l’examen au microscope du raclage de muqueuses.
Traitement et prévention
Les anticoccidiens chimiques éliminent efficacement les populations sensibles d’Eimeria.
Mais des résistances apparaissent très rapidement, parfois au cours d’un seul lot de poulets de chair.
Les programmes de prévention de la coccidiose ne peuvent donc pas reposer uniquement sur ces produits (qui restent cependant largement utilisés pour traiter les cas cliniques) et s’appuient également sur le développement d’une immunité contrôlée par addition d’antibiotiques ionophores dans l’aliments.
Les ionophores réduisent la multiplication des coccidies, permettant ainsi le développement d’une immunité naturelle tout en prévenant les manifestations cliniques.
Mais la baisse de sensibilité des populations d’Eimeria à ces ionophores au fil du temps entraîne l’apparition de coccidioses subcliniques voire cliniques avant qu’une immunité complète se soit installée.
Pour ralentir la perte de sensibilité, les éleveurs de poulets de chair ont recours à des programmes alternés (un anticoccidien chimique dans l’aliment de départ suivi d’un ionophore dans les autres aliments) et à des rotations (changement des molécules dans l’aliment). Cette stratégie est restée efficace tant que de nouveaux médicaments ont été régulièrement introduits. Mais aucun nouveau produit n’ayant été proposé depuis l’an 2000, la sensibilité à tous les médicaments existants a diminué.
La protection vaccinale se fait à l’aide de vaccins coccidiens vivants atténués. Les autres moyens de prévention consistent en une désinfection approfondie à l’aide d’anti-coccidiens spécifiques lors du vide sanitaire.
Demander conseil à votre vétérinaire.
Source : Intervet International BV, important poultry diseases, 2012
GP-FR-NON-240500038