Le réchauffement climatique et son impact sur la leishmaniose

Comment les températures ont-elles évolué ?

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Selon Méteo France, le changement climatique en France métropolitaine s’observe principalement par la hausse des températures moyennes1. Du début du XXe siècle à nos jours, le réchauffement métropolitain atteint environ + 1,4°C, une valeur nettement plus importante que celle observée pour l’ensemble de la planète, estimée à +0,9°C sur la période 1901-2012 (source GIEC 2013).

Sur la période 1959-2009, on observe une tendance de +0,3°C par décennie en moyenne annuelle, avec une hausse encore plus marquée au printemps et en été. De plus, le nombre de journées chaudes (températures maximales supérieures à 25°C) augmente tandis que le nombre de jours de gel diminue. Les vagues de chaleur sont devenues plus fréquentes et plus intenses.

L’impact sur la leishmaniose

Le réchauffement climatique peut favoriser l’expansion de parasites et de maladies, comme les phlébotomes et la leishmaniose.

phlébotome

En France, la leishmaniose est une maladie parasitaire causée par le protozoaire Leishmania infantum qui affecte principalement le chien (environ 10 000 cas par an2), mais aussi l’Homme (quelques dizaines de cas par an3). Le principal mode de dissémination de ce parasite entre chiens et autres réservoirs (ex : carnivores, lapins, rongeurs) est le phlébotome, une espèce d’insecte piqueur qui a besoin d’un repas de sang pour pondre des œufs. Les phlébotomes sont :

  • actifs à des températures supérieures à 10° C
  • présents dans les régions avec des minimales de 15,6°C pendant au moins trois mois dans l’année4.

En France, c’est dans la moitié Sud du Pays que Leishmania infantum complète son cycle de vie grâce aux phlébotomes. Historiquement, la saison d’activité des phlébotomes correspondait approximativement à la période entre juin et septembre, mais lors d’années chaudes ils peuvent être actifs entre mars et novembre.

Pour estimer l’impact du réchauffement climatique sur les phlébotomes et le risque d’une dissémination accrue de la leishmaniose, nous avons vérifié les augmentations des températures minimales dans la moitié Sud du Pays1 depuis 1959. Elles sont répertoriées dans le tableau ci-dessous pour l’année, le printemps et l’automne. Dans certains cas, on observe des évolutions jusqu’à +0,4°C par décennie, c’est-à-dire environ une augmentation de 2°C en cinquante ans.

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Dans ces régions, les printemps et les automnes sont globalement plus doux. Cela veut dire que les phlébotomes sont certainement actifs plus longtemps dans l’année, qu’ils se multiplient d’avantage, et qu’ils ont plus de risques de s’infecter avec Leishmania infantum et de le transmettre à des chiens et des personnes immunodéprimées. Depuis 2004, des études ont acté l’expansion de la leishmaniose canine est d’ailleurs actée dans le Sud-Ouest de la France2.

En conclusion, la leishmaniose a certainement profité du réchauffement climatique pour se répandre en France. Si les mesures de prévention ne sont pas renforcées, la leishmaniose pourrait continuer son expansion grâce à des phlébotomes actifs sur une plus grande période de l’année et présents sur davantage de territoires.

Pour aller plus loin, consultez l’outil ClimatHD sur le site de Météo France : www.meteofrance.fr/climat-passe-et-futur/climathd

1 http://www.meteofrance.fr/climat-passe-et-futur/climathd

2 Canine Generalized Leishmaniosis in France: Distribution and Dynamics: 4th National survey with veterinary clinics. P. BOURDEAU, C. ROUX,.C.DOUINE., F. CARREZ, L. IMPARATO, M. HILARY. Unit DPM – Dept. Clin. Sci. – Veterinary School Nantes – ONIRIS – Univ. Nantes – France. 2019

3 https://cnr-leish.edu.umontpellier.fr/declaration-de-cas/

4 Lawyer PG, Perkins PV. Leishmaniasis and Trypanosomiasis. In: Eldridge BF, Edman JD, editors. Medical Entomology. Dordrecht: Kluwer Academic Publishers; 2000.

GP-R-FR-LEF-200600001