L’observance : un défi majeur lors de diabète sucré
Le diabète est l’une des maladies endocriniennes les plus fréquentes du chien et du chat car elle touche 1 animal sur 200 à 300, et son incidence est en augmentation. Bien connue, elle est plutôt facile à diagnostiquer lorsque l’on réussit à éliminer l’hypothèse d’une hyperglycémie de stress (fréquente chez le chat). Pourtant, elle incarne souvent un véritable défi thérapeutique.
La première difficulté est de parvenir à impliquer les propriétaires dans un parcours de soin contraignant. Pour cela, il peut être utile de disposer d’outils d’aide à l’observance : réaliser une injection sous-cutanée, utiliser une seringue, et ponctionner un flacon sont autant d’obstacles à surmonter pour des néophytes. Leur fournir des documents, voire des « tutos », et même de véritables séances d’entrainement (grâce à l’implication des ASV par exemple) peut améliorer les chances de réussite du traitement et éviter par exemple la survenue de complications graves.
De même, il importe d’expliquer clairement dès le début du traitement les objectifs à court, moyen et long termes aux propriétaires : disparition des symptômes, stabilisation de la glycémie, voire rémission (chez le chat). Exposer le rythme des contrôles (initialement tous les 10 jours) et la durée de la phase de tâtonnement (2 à 3 mois en moyenne), ainsi que le budget associé, permettent aux propriétaires de s’impliquer dans des enjeux clairs.
Au cours du suivi, l’alternance de contrôles glycémiques ponctuels, de dosage des fructosamines, d’évaluations du poids, et, le plus régulièrement possible, la réalisation d’une courbe complète (> 6 valeurs de glycémie sur 10 heures) permettent d’évaluer non seulement la réponse (dose), mais aussi l’adéquation cinétique du traitement (fréquence des injections).
Deux autres points essentiels sont à retenir :
- Dans la majorité des cas, deux injections quotidiennes d’insuline seront nécessaires
- Il n’existe pas de dose maximum d’insuline : en l’absence de cause d’insulinorésistance identifiée ou traitable, et après vérification de la cinétique, tant que la glycémie ne diminue pas correctement, le vétérinaire prescrira une augmentation de la dose
Le traitement du diabète est un vrai défi médical dans lequel l’observance et la confiance entre l’équipe vétérinaire et les propriétaires seront des facteurs de réussite déterminants.
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