La prévalence des parasites chez le chat

Parasites of domestic owned cats in Europe: co-infestations and risk factors, Beugnet et al., Parasites & Vectors, 2014.

En bref

Une étude européenne, publiée en 2014 dans la revue à comité de lecture Parasites & Vectors, a été menée sur 1519 chats avec pour objectif de déterminer la prévalence des parasites du chat et leurs facteurs de risques. Des parasites internes ont été trouvés chez 35,1 % des chats. Cette étude met notamment en évidence que Toxocara cati est le parasite interne le plus fréquent chez le chat avec une prévalence de 19.7 %. Il en ressort que les vers ronds sont plus fréquents que les vers plats en regard du Dipylidium caninum qui est le ver plat le plus fréquent avec une prévalence de 3 %.

Méthodologie

Les informations ont été collectées entre mars 2012 et mai 2013 sur 1 519 chats de propriétaires répartis dans 9 pays européens dont la France. Les parasites externes ont été recherchés par peignage et par examen otoscopique suivi par une analyse du cérumen au microscope. Les parasites internes ont été recherchés par examen coproscopique sur matières fécales fraîches.

Résultats démographiques

Résultats

Au total, 35,1% des chats présentaient une infestation à au moins un parasite interne. Cette étude met en évidence que Toxocara cati est le parasite interne le plus fréquent chez le chat avec une prévalence de 19.7 %. Pour rappel, ce parasite peut être transmis selon 3 modalités :

  • avant la naissance des chatons par des larves enkystées dans les tissus de leur mère
  • après la naissance des chatons par le colostrum et le lait de leur mère
  • à tout âge par ingestion d’œufs infestants présents dans le milieu extérieur

Les 2 premières modalités de transmission dans les premières semaines de vie peuvent expliquer que l’âge du chat soit un facteur de risque pour la toxocarose. Il en ressort que les chats de moins de 6 mois présentent un risque plus important de se faire infester par Toxocara cati. La dernière modalité permet quant à elle de comprendre pourquoi un accès en extérieur est également un facteur de risque pour la toxocarose.

Un résultat tout aussi surprenant concerne les vers plats gastro-intestinaux. Il en ressort que Dipylidium caninum est le ver plat le plus fréquent avec une prévalence de 3 % suivi par Taenia taeniaeformis avec une prévalence de 1.3 %. Pour rappel, le mode de transmission de ces 2 vers plats est différent :

  • par ingestion de puces infestées pour Dipylidium caninum
  • par ingestion d’organes de proies infestées pour Taenia taeniaeformis

La gestion des puces apparait donc comme le moyen de prévention adéquat contre les vers plats du fait de la différence du mode de transmission et de la prévalence de chacun de ces parasites.

Conclusion

En conclusion, cette étude démontre que les vers ronds gastro-intestinaux sont les parasites internes les plus fréquents chez le chat du fait de la prévalence de Toxocara cati. Il en ressort donc la nécessité de mettre en place un protocole de vermifugation se basant sur une analyse de risque qui tient compte aussi bien des spécificités du chat que de la biologie des parasites. Cette approche est fondamentale pour mettre en place un traitement raisonné qui sera donc au plus proche de la réalité épidémiologique du chat.

Pour aller plus loin, une seconde étude publiée en 2021 par GENCHI et al confirme et renforce les résultats présentés dans la première étude. Cette seconde étude met de nouveau en évidence que les vers ronds sont les parasites internes les plus fréquents chez le chat et que la gestion des puces est fondamentale pour prévenir les vers plats du fait de la prévalence de Dipylidium caninum.

 Ces 2 études sont disponibles en libre accès sur le site de Parasites & Vectors :

BEUGNET : https://parasitesandvectors.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13071-021-04981-2

GENCHI : https://parasitesandvectors.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13071-021-04981-2

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